L'insuline : le traitement définitif

12/02/2015 20:00

Première insuline humaine:

     En 1978, les laboratoires réussissent le clonage du gène humain de l’insuline, qui est une étape importante pour produire de l’insuline par génie génétique. L’insuline humaine est crée pour la première fois par Eli Lilly grâce à une bactérie transgénique.  Deux années après, l’insuline de porc est humanisée en modifiant le seul acide aminé qui la distingue de l’insuline humaine. Vient 1982, la première insuline humaine est obtenue par génie génétique apparait sur le marché. Contrairement aux insulines extraites de pancréas animaux, celle-ci est véritablement de l’insuline humaine. 

Brièvement, qu'est ce que l'insuline ?

L'insuline est une hormone sécrétée par le pancréas. Lorsque la nourriture est ingérée, les glucides qui servent de source d'énergie pour l'organisme sont dégradés en glucose. Le pancréas produit et libère de l'insuline pur aider le corps à utiliser et/ou stocker ce glucose. L'insuiline fonctionne avec d'autres hormones (l'amyline et le glucagon) pour accomplir ses fonctions. 

Chez les diabétiques de type 1, le pancréas ne sécrète plus d'insuline. Ces derniers doivent fournir de l'insuline à leur organisme pour qu'il utilise correctement le glucose qu’ils ingèrent. L’insuline ne peut pas être ingérée par voie oral (par exemple, sous forme de comprimés) car elle serait digérée comme n'importe quel aliment et détruite par l'acide de l'estomac. Elle doit donc être injectée par voie cutanée pour passer dans le sang. 

Comment ça marche ? 

Toutes les insulines sont introduites dans l'organisme sous forme de liquide dans lequel elles sont en suspension ou dissoutes. Diverses concentrations sont disponibles, même si la concentration la plus courante est U-100 (100 unités d'insuline par millilitre de liquide).  

De quels facteurs dépend l'insuline ? 

Chaque patient est unique et les facteurs qui régissent sa maladie et son style de vie ont un impact sur le traitement. De nombreux types d'insuline sont disponibles et diffèrent en termes de conception, de fonctionnement et de coût. Certaines insulines proviennent des porcs mais la quasi totalité des insulines actuelles sont fabriquées par imitation de l'insuline humaine (insulines synthétiques). 

Les différents types d'insuline:

  • L'insuline à action rapide, qui agit dans un délai de cinq minutes. Elle présente un pic, une heure après son administration et se dissipe très rapidement. L'injection doit être réalisée au moment du repas. Elle est en général associée à de l'insuiline lente.

 

  • L'insuline à action ultra-rapide, également connue sous le nom "d'insuline ordinaire". Elle fait effet sous 30 minutes et peut être prise avant un repas. Elle contrôle la glycémie un peu plus longtemps que l'insuline à action rapide.   

 

  •  L'insuline à action intermédiaire, également souvent associée à de l'insuline rapide ou ultra-rapide pour répondre aux besoins en insuline sur une plus longue période, en général pendant une demi-journée. 

 

  •  L'insuline à action lente, associée à de l'insuline à action rapide ou ultra-rapide, est en général prise le matin et équilibre la glycémie toute la journée. 

 

  • L'insuline pré mélangée est composée d'un mélange d'insuline à action ultra-rapide et d'insuline intermédiaire. Elle est en général prise deux fois par jour, juste avant les repas. Elle est utilisée principalement par les diabétiques qui rencontrent des difficultés à faire leur propre mélange d’insuline et pour lire les instructions/dosages. 

  

    Le type d'insuline utilisé par chaque patient dépend de nombreux facteurs comme ce que vous mangez, ce que vous buvez et à quel moment de la journée.  Le nombre et la fréquence des injections que se fait une personne diabétique aident à décider du type d'insuline à utiliser et du mode d'administration. 

 

Quels sont les modes d'administration? 

LE STYLO À INSULINE 

Le stylo permet de faire l’injection d’insuline plus simplement qu’avec une seringue. L’insuline est disponible à tout moment dans une cartouche ou dans un stylo jetable. Les stylos rechargeables utilisés avec des cartouches adaptées au stylo, permettent de sélectionner l’insuline par ½, 1 ou 2 Unité(s). Les stylos jetables, prêts à l’emploi, permettent de sélectionner l’insuline par 1 ou 2 Unité(s).        

L’insuline peut être injectée : dans les bras, dans le ventre, dans les cuisses, dans les fesses. 

Les seringues à insuline sont graduées en unités d’insuline. Selon la dose à injecter, on utilise : 

 - des seringues de 0,3 ml contenant 30 unités d’insuline

-des seringues de 0,5 ml contenant 50 unités d’insuline

-des seringues de 1 ml contenant 100 unités d’insuline 

Dans la seringue, on prélève soit une seule insuline, soit un mélange d'insuline d'action rapide et d'action prolongée.  Attention ! Certains analogues lents ne se mélangent pas avec la rapide.  

 

LA POMPE À INSULINE 

Pour injecter l’insuline, on peut aussi utiliser une pompe à insuline. 

L’insuline est conservée dans un réservoir de 180 à 300 Ul. Un petit moteur silencieux extrêmement précis et programmable administre l’insuline. Une tubulure en plastique souple, de longueur adaptée à l’âge de l’enfant conduit l’insuline jusqu’à un cathéter souple placé sous la peau. Le réservoir et le cathéter sont changés tous les 2 à 3 jours. 

 

LA POSE D'UN CATHETER

Le cathéter est adapté à l’âge de l’enfant et à l’épaisseur du tissu sous-cutané. Il existe divers modèles selon la longueur et l’angle d’insertion (insertion oblique ou perpendiculaire à la peau). 

 

Mesure de glycémie traditionnelle ou avec capteur 

Afin de contrôler leur diabète et d’éviter des complications, les diabétiques doivent surveiller leur taux de sucre dans le sang. Classiquement, cette mesure de la glycémie nécessite à chaque fois de se piquer la pulpe du doigt pour recueillir une goutte de sang à déposer sur une bandelette de lecture. 

Assez récemment a été mise au point une nouvelle technologie reposant sur des capteurs qui mesurent en continu la glycémie. La nouvelle génération de capteurs présentée par Abbott Diabetes Care lors du congrès de la Société francophone du diabète (SFD), a l’avantage de ne pas nécessiter d’étalonnage, ce qui permet de s’affranchir totalement des piqûres. 

Capteur intelligent

Libre Flash Glucose Monitorin : Concrètement, il s'agit d'un patch d'environ 2 cm que l'on colle sur la peau de son bras et qui reste en place pendant 14 jours. Ce capteur peut enregistrer jusqu'à 8 heures de données en toute autonomie, données recueillies et gérées par un appareil connecté ou lecteur sans fil : mesure instantanée, évolution, variabilité de la glycémie au cours des huits dernières, courbe de glycémie sur 14 jours, etc. Les données peuvent être télétransmises au médecin traitant. Patch et lecteur sont totalement indépendants, mais connectés. 

 

Dernières études avant mise sur le marché 

Afin de valider l’efficacité de ce dispositif avant une mise sur le marché prévue à l’automne prochain, des études cliniques sont prévus, chez des sujets diabétiques de type 1. L’essai vise à comparer l’auto surveillance de la glycémie traditionnelle à celle avec capteur Flash. 

Le laboratoire français a signé en novembre 2014, un partenariat avec un groupe américain pour développer et commercialiser un traitement contre le diabète via un implant sous-cutané. Les injections quotidiennes seront ainsi remplacées par une mini-pompe qu'il faudra changer une à deux fois par an.   

 

Le diabète dans le monde  

    L'équipe de Chris Patterson et Gyula Soltesz a analysé dans 17 pays d'Europe, plus de 29 000 cas atteint du diabète de type 1, diagnostiqués chez des enfants de moins de 15 ans, sur la période 1989 à 2003. La majorité des diabètes de l’enfant et de l’adolescent, est le diabète de type 1, alors que chez l’adulte il y a seulement 10 % de diabète de type 1. Le nombre de nouveaux cas de diabète de type 1 devrait doubler chez les enfants européens de moins de cinq ans entre 2005 et 2020, prédit une étude publiée en ligne par la revue britannique The Lancet. Les chercheurs ont trouvé que la hausse totale de l'incidence était de 3,9% par an (5,4% pour les 0-4 ans, 4,3% pour les 5-9 ans et 2,9% chez les 10-14 ans).

 L'étude n'explique pas cette tendance à la hausse, mais les chercheurs estiment que l'augmentation est trop rapide pour être imputée aux seuls facteurs génétiques. Ils évoquent le rôle des modes de vie modernes comme par exemple les surcharges pondérales ou encore le nombre accru d'accouchements par césarienne. Il y a eu approximativement 15 000 nouveaux cas en Europe en 2005. Si les tendances se confirment, les chercheurs comptent 24 400 nouveaux cas en 2020, avec un doublement des cas chez les moins de cinq ans. Le nombre total de cas de diabète de type 1 chez les moins de 15 ans en Europe passerait ainsi de 94 000 en 2005 à 160 000 en 2020, soit un bond de 70%.

 

L’alcool et le tabac, parlons-en !

 1. Tabac « J’encourage mes patients à arrêter le tabac car il freine la cicatrisation et diminue l’efficacité du traitement » à affirmé Ghizlane Benzekri un chirurgien-dentiste. 

2. Alcool Les boissons alcoolisée doivent être consommées avec modération, en particulier les fortement sucrées car elles engendre des effets négatifs sur la glycémie.

 

Les diabétiques ont à leur disposition ce qu’on appelle un livret repères. Il apporte des conseils pratiques pour mieux gérer le traitement par insuline au quotidien. En effet, le traitement doit être ajusté, à mesure que le diabète évolue, pour rester efficace. Les malades peuvent également se faire leur propre livret pour inscrire ce qu’ils ont mangés, si ils ont pratiqué une activité sportive ou encore à quelle heure ils se sont injecté de l’insuline… cela permet de rythmer, d’une certaine manière, leur vie et leur maladie pour ainsi mieux se traiter.


 

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Diabètetpeberthelot camsmam@hotmail.fr